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Communiqué de presse 2023

Communiqué de presse 2023

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LAURENT WEYL, né à Strasbourg en 1971, axe son travail documentaire sur l’Asie, la géopolitique et des situations humaines difficiles telles que la misère urbaine des mégapoles. Depuis 2001, il est membre du collectif Argos. Ses investigations le poussent au plus près des personnes, des familles et de leurs parcours personnels, persuadé que les histoires particulières sont les plus à même de condenser et raconter la grande histoire. Récemment, Laurent a fait le voyage au Bangladesh pour suivre la situation de réfugié·es climatiques qu’il avait rencontré 17 ans plus tôt. De 2012 à 2016, il vit et travaille au Vietnam et documente ce qui deviendra President Hotel, le livre réalisé en commun avec Sabrina Rouillé. L’ouvrage tient son nom d’un imposant bâtiment construit par l’armée américaine dans les années 70 à Hô Chi Minh, véritable ville dans la ville, tombé en désuétude. Concerné par un projet de rénovation urbaine, il était devenu une question sensible. PRESIDENT HOTEL «  J’ai découvert cet immeuble dans les années 2000 alors que je me trouvais au Vietnam pour un sujet sur l’exode rural et la pauvreté urbaine. Le bâtiment était incroyable. J’ai tout de suite pensé qu’il fallait que je revienne plus tard pour le photographier. En 2012, je me suis mis à sa recherche. J’ai eu du mal à retrouver l’adresse car Saigon est une ville gigantesque et personne ne s’était encore intéressé à ce lieu. A travers les longs couloirs, une vie s’est créée. Beaucoup de personnes vivent la porte ouverte. Ce qui me plaît avec le President Hotel, c’est qu’on y retrouve beaucoup des coutumes et modes de vie des campagnes et, d’une certaine manière, toute l’histoire du Vietnam contemporain depuis la guerre. » Sabrina Rouillé a vécu de 2010 à 2018 au Vietnam où elle travaillait en tant que journaliste indépendante. Elle a écrit les textes du livre President Hotel, fruit de ses rencontres avec différentes personnes qui vivaient dans l’immeuble avant qu’elles ne soient relogées ailleurs et l’immeuble détruit. Sabrina constate qu’à l’étranger on s’intéresse finalement peu au Vietnam et sa population. Pour elle, c’était l’occasion de parler de cette culture qu’est la culture vietnamienne, de comment on y vit… President Hotel est paru aux éditions sun/sun en 2016.
Laurent Weyl
LOUIS WITTER a eu son premier appareil à 10 ans comme remède à l’ennui. Son père était militaire, ce qui contraint la famille à déménager souvent. Dès lors, difficile pour lui de se faire des amis. Photoreporter, depuis 2015 il couvre des manifestations politiques, initialement celles du GUD qu’il a pu suivre grâce à des contacts au sein des réseaux d’extrême-droite, et celles du mariage pour tous. Il a aussi travaillé comme correspondant au Maroc, puis sur le Kurdistan, la ZAD de Sivens et les FARC pour différents médias (Libération, The Times, L'Obs, Le Huffington Post, Vice France…) En avril 2019, il est arrêté aux Comores avec un collègue journaliste et libéré après la mobilisation de Reporters sans frontières. L’exil, ses causes et conséquences sont un sujet qui le porte particulièrement. Sa propre famille a une histoire forte liée à l’exode. CALAIS LONDON CALLING Louis se rend régulièrement à Calais depuis 2016 pour documenter la vie quotidienne des exilés et les difficultés qu’ils rencontrent. « L’accès à la nourriture et à l’eau sont une lutte de tous les instants. » Malgré une fabrique de l’indifférence alimentée par les discours des politiciens, sur place il rend aussi compte des liens qui se tissent : réseaux associatifs et solidaires, amitiés… C’est un travail qui s’étale sur plusieurs années et dont il retient «  le côté routinier de la frontière, avec une violence quotidienne qui ne fait qu’empirer. » Halina Cumft-Niementowska Pobog est l’arrière-grand mère de Louis Witter. D’origine polonaise, née en 1919, elle a dû fuir son pays natal en 1942. Lors de son exil de la Pologne vers la Russie puis l’Iran, elle a écrit des poèmes longtemps gardés dans un coffre secret par la grand-mère du photographe, troublants de résonance avec le travail documentaire de celui-ci. Ce sont certains de ces poèmes qui feront échos aux photographies de Louis.
Louis Witter
FÁBIO BOUCINHA, tout juste 22 ans, a grandi au nord du Portugal avant d’emménager avec sa famille en région parisienne. Dans son premier métier, l’informatique, il s’aperçoit vite qu’il lui manque l’étincelle. En 2020, il décide de suivre son rêve de devenir photographe et s’installe à Toulouse où il intègre une école spécialisée. Il met alors tout en oeuvre pour atteindre son objectif et mène de fronts plusieurs petits jobs. Embauché à la galerie Le Château d’eau, chaque jour il va jusqu’à se rendre une heure en avance au travail pour consulter les livres de grand·es photographes. Fabio n’a encore jamais montré son travail, exposer à Réflexivité(s) sera une première. Il présente une sélection tirée de son projet au long cours Enfants de nos quartiers. Y sont donnés à voir des instantanés de vie dans les quartiers périurbains de Toulouse qualifiés de « sensibles » sous jour qui ne colle pas aux clichés. Fábio en partage les bons et mauvais moments et s’accroche avec optimisme aux premiers. ENFANTS DE NOS QUARTIERS « J’avais depuis longtemps envie de faire ce sujet mais sans aucun contact sur place pour démarrer. J’arrive seul avec mon appareil photo en main. Au début c’était compliqué car parmi les habitants de ces quartiers il y a une grande méfiance envers les médias qui sont pour eux ceux qui les dénigrent et contribuent à renforcer les disparités déjà ancrées. » Fábio passe des journées entières avec les jeunes des quartiers de la Reynerie et du Mirail, parfois même sans son appareil. Ce qui compte c’est le moment vécu. Toutes les images sont prises sur le vif, traduisant aussi un sentiment d’impatience et d’urgence omniprésent parmi les protagonistes sans cesse sommé·es de remettre leurs rêves à plus tard. Luna Moriceau est la petite amie de Fábio, elle a vu naître la série Enfants de nos quartiers. Accompagnant régulièrement les projets de Fábio par des textes, elle a cette fois-ci voulu « raconter l’histoire de ces jeunes, celle qui donnera envie au public de passer du temps devant les photos et de comprendre les sentiments et fragments de vie exposés ».
Fabio Boucinha
LAËTITIA VANÇON, est née en 1979. Elle travaille comme photographe indépendante basée à Munich. Ancienne ingénieure chimiste, elle a abandonné une vie confortable pour se lancer dans cette aventure qui s’affirmera comme vocation. Elle est aujourd’hui publiée par de nombreux titres (New York Times, GEO magazine, National Geographic, Vanity Fair…) Son style mêle approche poétique et journalistique. Quand elle couvre un sujet, sa démarche consiste à se rapprocher de personnes et à se saisir d’éléments évocateurs, visuellement forts pour raconter une histoire. Pour elle, l’image est un moyen de nous sensibiliser, y compris à ce qui ne nous touche pas directement, tout en donnant de l’espace à chacun pour l’intégrer à son propre récit. Elle fait de la photographie un outil crucial pour interroger l’être humain, ainsi que pour définir son identité et sa place dans le monde. AT THE END OF THE DAY Les Hébrides extérieures sont un chapelet d'îles situé à l’extrémité nord de l’Écosse. Pendant plus de deux ans, Laëtitia les a parcourues avec son appareil pour aller à la rencontre de la jeune génération qui y vit. Entre paysages splendides, manque d’horizons et sentiments de dépossession de leur île prise d’assaut par les agences de tourisme, Laëtitia observe avec une grande douceur le lien qui unit les habitant·es à leur territoire. Kevin MacNeil est un écrivain, natif de l’île de Lewis mais qui a émigré en Ecosse. À la lecture de son roman The Stornoway Way, qui évoque une terre de désolation, Laëtitia décide d’aller voir de ses yeux et dans son objectif la réalité sur place. Son texte poignant, écrit comme un mini-roman, évoque ce qui l’a séparé de son île et comment une étrangère, photographe, a réussi à le faire renouer avec son histoire d’amour pour son île natale.
Laëtitia Vançon
D’origine franco-thaïlandaise née en 1991, ALINE DESCHAMPS vit actuellement à Beyrouth. Passionnée de photographie depuis toujours, en 2009 elle devient ambassadrice pour l’UNICEF alors qu’elle est encore au lycée et monte dans ce cadre sa première exposition, Regards sur l’Enfance. Aline explore la question de l’identité à travers le genre, la migration et l’héritage culturel. Elle cherche à produire des témoignages sociaux et à remettre en question la représentation dominante de ses sujets. Dans le processus de création de ses récits visuels, il lui arrive de recourir à des technologies numériques créatives comme la réalité augmentée. Aline a toujours su faire de sa jeunesse une arme : pour observer le monde et ses désordres, avoir l’énergie de dénoncer et proposer une vision alternative, ou encore se faire accepter et enquêter auprès de communautés sensibles, qui vivent en partie dans la clandestinité. A LIFE AFTER KAFALA Du Liban à la Sierra Leone, Aline s’est rapprochée d’un groupe de femmes d’origines africaines et asiatiques, anciennes travailleuses domestiques. Toutes ont en commun l’expérience de la kafala, système d’esclavage moderne. La photographe combine ambitions sociales et artistiques. Elle cherche à témoigner du parcours et de la réinsertion difficiles de ces femmes qui sont stigmatisées partout, mais ceci en produisant des portraits intimes inattendus, qui irradient de force et de beauté et au travers desquels ces femmes réaffirment la dignité que le regard des autres leur refuse. La photographe a rencontré lisa luxx à Beyrouth où elle vit une partie de l’année. Écrivaine, essayiste et activiste féministe d’origine syrienne et anglaise, lisa luxx connaît la kafala et avait donc la sensibilité idéale pour accompagner par ses mots le travail d’Aline.
Aline Deschamps
ALEX KEMMAN, né en 1988, est néerlandais, il vit à Istanbul. Il a travaillé en Amérique Latine, en Europe et au Moyen-Orient. Anthropologue et criminologue de formation, il s'attache à révéler les processus invisibles et sous-jacents du pouvoir. Ses projets à long terme portent sur les questions de développement, la politique de l'eau, les droits de l'homme et l’écologie. Désireux de rendre sensibles des phénomènes complexes qui peuvent nous sembler abstraits, il a compris que son appareil photo pouvait être un atout à sa recherche. Récemment, il a lancé le projet Green Veins qui identifie et étudie les écocorridors à travers l'Europe. Il prévoit de travailler de plus en plus sur ce sujet dans les années à venir car, avec l'intensification de la crise climatique, la mobilité des animaux et des espèces végétales devient un phénomène de plus en plus urgent. ONLY THE BIRDS STILL CROSS Alex nous conduit jusqu’à la Strandzha au coeur de l’un des derniers territoires sauvages d’Europe, à la frontière entre la Turquie et la Bulgarie, aux portes de l’Union Européenne. Endroit fascinant, ce pont écologique crucial se trouve aujourd’hui perturbé par l’édification de plus de 2000 km de barrières. En suivant sa méthode de criminologie verte, Alex piste l'effet des frontières et des mesures de sécurité sur la flore et de la faune et sonne l’alerte : « Les clôtures n’arrêtent pas les humains, mais elles arrêtent les animaux ». Un itinéraire photographique entre découverte d’un territoire grandiose et sentiment trompeur de nature préservée qui nous apprend à voir plus loin que nos évidences perceptives.
Alex Kemman
dossier-presse-manifestation-photographique-reflexivites-2023 : présentation des 12 expositions : dolores marat, alain keler et isabelle liv, hans silvester, estelle lagarde, bettina pittaluga, laurent weyl, louis witter, fabio boucinha, laetitia vançon, aline deschamps, alex kemman,
dossier-presse-manifestation-photographique-reflexivites-2023 : présentation des 12 expositions : dolores marat, alain keler et isabelle liv, hans silvester, estelle lagarde, bettina pittaluga, laurent weyl, louis witter, fabio boucinha, laetitia vançon, aline deschamps, alex kemman,
dossier-presse-manifestation-photographique-reflexivites-2023 : présentation des 12 expositions : dolores marat, alain keler et isabelle liv, hans silvester, estelle lagarde, bettina pittaluga, laurent weyl, louis witter, fabio boucinha, laetitia vançon, aline deschamps, alex kemman, nos partenaires :la fruitière numérique, commune de lourmarin, initial labo, credit agricole, kulte, gmgp, domaine de fontenille, rsf, like, la rumeur des crètes, carrosserie le fiacre Dès le début, nous travaillons dans une démarche et un esprit collectif, avec l’idée de réunir une grande famille autour d’une passion commune. Que ce soit par la photographie, la poésie ou encore le documentaire et le journalisme, nous construisons un projet à impact social bénéfique. Penser Réflexivité(s) comme un confluent, c’est souligner sa dimension de rencontres, de liens et de collaborations. Cela renvoie à la pluralité des acteur·ices, artistes et champs artistiques mobilisé·es, ce qui inclut aussi nos partenaires avec qui se nouent des relations privilégiées. Réflexivité(s) est encore une jeune manifestation, certes forte d’une première édition très réussie et d’un réseau qui grandit dans et par delà le monde de la photographie – pour preuve, l’édition augmentée 2023 qui se prépare. Qu’il s’agisse d’expositions, de livres, de projections, de spectacles où de conférences : nos actions ne peuvent exister que grâce aux soutiens qu’elles reçoivent, et en premier lieu par la participation du public. Nous prospectons de nouvelles opportunités de partenariats afin de renforcer notre visibilité, d’assurer la pérennité de la manifestation et surtout, de rémunérer dignement les artistes. DEVENIR PARTENAIRE, C’EST CONSTRUIRE UNE HISTOIRE ENSEMBLE. Réflexivité(s) s’inscrit dans un cycle de partage de valeurs, de convergence de visions avec des mécènes, fondations, entreprises, institutions et structures qui ont envie de s’impliquer dans un projet culturel à vocation humaine. Depuis 2022 nous avons le plaisir de sceller des partenariats collaboratifs, avec la commune de Lourmarin, la Fruitière numérique, Initial Labo et plus récemment avec la Fondation Crédit Agricole, la commune de Vaugines ou encore Reporters sans frontières. Nous en espérons d’autres, toujours plus créatifs et pérennes. A tou·tes celles et ceux qui croient, comme nous, que l'art contribue à nous rassembler, à nous émouvoir, à nous questionner, à éveiller nos consciences, en bref, à rendre ce monde meilleur : Rejoignez l’aventure Réflexivité(s) !
dossier-presse-manifestation-photographique-reflexivites-2023 : présentation des 12 expositions les partenaires de reflexivites
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Affiche 2023 / Hans Silvester



En aperçu de la manifestation 2023, on vous révèle en exclusivité les trois affiches de la 2ème édition de Réflexivité(s) !
Ci-dessous, celle réalisée avec la complicité du photographe Hans Silvester.
Téléchargez, partagez autour de vous sans modération et répandez l’image !

© Réflexivité(s) / Hans Silvester




Également à découvrir, les affiches réalisées avec Bettina Pittaluga et Dolorès Marat :







Réflexivité(s) #2, manifestation photographique –  Du 16 juin au 30 juillet 2023 Lourmain

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Affiche 2023 / Dolorès Marat



En aperçu de la manifestation 2023, on vous révèle en exclusivité les trois affiches de la 2ème édition de Réflexivité(s) !
Ci-dessous, celle réalisée avec la complicité de la photographe Dolorès Marat.
Téléchargez, partagez autour de vous sans modération et répandez l’image !

© Réflexivité(s) / Dolores Marat






Également à découvrir, les affiches réalisées avec Hans Silvester et Bettina Pittaluga :







Réflexivité(s) #2, manifestation photographique –  Du 16 juin au 30 juillet 2023 Lourmain

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Dossier de presse 2023

dossier-presse-manifestation-photographique-reflexivites-2023 : présentation des 12 expositions
Réflexivité(s) : manifestation-photographique 2023
APRÈS UNE PREMIÈRE ÉDITION ÉBLOUISSANTE ! RÉFLEXIVITÉ(S) #2 16 JUIN AU 30 JUILLET 2023 À LOURMARIN C’est sous l’impulsion de Boris Pierre, passionné de photographie dans la pluralité de ses formes et expressions, que Réflexivité(s) a été créé en 2022. De la toute première édition qui voulait créer la surprise, nous sommes ressortis avec une immense joie et une indicible volonté de poursuivre l’aventure, portés par l’émotion manifeste du public et le désir chevillé à l’âme de nous retrouver. RÉSOLUMENT ANCRÉ DANS L’HUMAIN Réflexivité(s) se conçoit comme une manifestation artistique à dimension politique qui connecte ensemble des individus et leurs subjectivités. Il s’agit de susciter des rencontres, convaincus de leur importance dans nos vies. Les rencontres laissent toujours une trace et la photographie en constitue l’un des témoins de prédilection. Les photographes présentés portent une attention particulière et forte aux contextes, aux lieux et aux interactions humaines qui s’y créent tout en consacrant une place importante aux personnes et communautés invisibilisées. UN DIALOGUE INTIME ENTRE IMAGE ET ÉCRITURE Dans cette lancée, nous invitons le public à se projeter au-delà de la surface des images et de prendre la mesure de leur densité à travers une écriture sensible et spontanée. Romanciers, poètes, journalistes et chercheurs sont invités à créer des résonances avec les images. Des complicités se sont ainsi nouées et des conversations intimes qui donnent la mesure, citons le talentueux Simon Johannin à propos de sa rencontre magique avec le travail de Bettina Pittaluga, « de la pluralité délicate de celles et ceux qui composent ce monde ». UNE ÉDITION AUGMENTÉE Pour cette seconde manifestation, on revient avec un programme où excitant et sens de l’engagement riment. Les expositions investiront plusieurs espaces en intérieur et extérieur, et se déploieront à Vaugines, village voisin de Lourmarin. Confluent de regards, Réflexivité(s) a pris soin de représenter une large diversité d’expressions, de générations ainsi qu’une parité assumée. Une richesse qui confère à cette seconde édition comme un parfum d’unité collective. DOLORÈS MARAT - L’instant passé Texte de Line Papin ALAIN KELER & ISABELLE LIV - Les vies au-dehors Sébastien Minaux - Victor Hugo HANS SILVESTER - Jouer à l’ombre des arbres Yvan Audouard ESTELLE LAGARDE - Hélène Brigitte Patient BETTINA PITTALUGA - intime Simon Johannin LAURENT WEYL - President Hotel Sabrina Rouillé LOUIS WITTER - Calais London Calling Halina Cumft-Niementowska Pobog FÁBIO BOUCINHA - Enfants de nos quartiers Luna Moriceau LAËTITIA VANÇON - At the end of the day Kevin MacNeil ALINE DESCHAMPS- A life after Kafala lisa luxx ALEX KEMMAN - Only the birds still cross Alex Kemman « Si l’édition 2023 de Réflexivité(s) poursuit le choix affirmé de ne pas s’abriter sous un thème - à l’instar de l’édition inaugurale - il nous apparaît d’emblée qu’un fil conducteur alliant les questions de la relation, de l’attention et du soin - se tisse en creux de la programmation. » Laëtitia Deleuze
Réflexivité(s) : du 16 juin au 30 juillet 2023 à Lourmarin
UN LIEU DE CULTURE Lourmarin se situe au coeur de la Provence, dans le parc naturel du Luberon. Le village s’était affirmé du côté de la littérature, portée par de grands écrivains tels que Camus. Le cinéma s’est également pris d’amour pour la beauté des paysages et des lieux. Créé par Laurent Garnier, le festival de musiques électroniques YEAH! a lieu quelques jours avant l’ouverture de la manifestation photographique et le Festival des Arts de la Parole avec lequel nous partageons des ateliers d’écritures ainsi que des lectures ouvrira le 07 juillet. UNE TEMPORALITÉ IDÉALE POUR FAIRE LE PLEIN DE CULTURE(S) SUR LA PÉRIODE ESTIVALE. UN RASSEMBLEMENT JOYEUX DU VENDREDI 16 AU DIMANCHE 18 JUIN, 3 jours de rencontres entre les artistes et le public 4 conférences, 1 séance dédicace, 1 workshop photo et 1 concours de pétanque ! Ce sera aussi l’occasion du lancement de NO,un ouvrage manifeste empreint d’un caractère indépendant, vibrant, vivant même. NO est l’espace de liberté d’expression qui nous ressemble et nous rassemble. NO rejoint l’élan de protestation déjà présent dans la « manifestation photographique ». NO(MAD) est le premier. AUTRE TEMPS FORT VENDREDI 21 JUILLET, VENTE AUX ENCHÈRES D’ŒUVRES PHOTOGRAPHIQUES, animé par l’hôtel des ventes Aix Luberon et sous le patronage de Véronique de Viguerie, marraine de Réflexivité(s). Les profits iront à Radio Begum, « reines » en persan,un îlot de liberté piloté par des femmes dansl’Afghanistan des talibans. PHOTOGRAPHIER, COMME UN ESPACE D’HOSPITALITÉ Lors de la visite d’une exposition Aristide Maillol au musée de Ceret je suis resté en arrêt devant cette citation « Je sculpte comme si j’étais le premier homme à sculpter ». Ces mots accompagnent souvent mes pensées, je marche à l’instinct, à l’imagination et aux désirs libres de contrainte. Je suis attentif au monde, aux regards et aux voix qui m’inspirent, en particulier les plus invisibilisées. Venant d’un tout autre univers professionnel sans lien avec l’art je n’avais aucune idée toute faite, aucun modèle. Proposer une perspective originale dans cet univers de la pho- tographie, a peu à peu bousculé nos habitudes d’approche et de médiation auprès des publics. Il est passionnant de partir en quête, à la découverte de démarches précurseuses voire déroutantes. La voie que nous continuons de tracer est fidèle à ces premiers jalons et à leur état d’esprit dynamique, en perpétuel mouvement. Notre programme, aussi pointu que décloisonnant, s’affranchit des codes et suit en toute (in)conscience notre impulsion de départ, guidée par l’émotion. Nous nous détachons des stéréotypes culturels, nous contournons toute limite imposée et nous défendons des approches personnelles et poétiques, si propices à la discussion, au rêve et à l’étonnement. Résolument ancrés dans l’humain, conscients de la pluralité des êtres qui composent ce monde, nous désirons créer un espace accueillant pour toutes les identités. Nous nous définissons nous-mêmes par cette liberté d’expression ouverte à nos contributeurs, sans compromis et sans concession. Créer ensemble s’est alors envisagé comme une nouvelle manière de faire communauté, de produire du lien, de s’emparer d’un sujet et exprimer un point de vue sans que celui-ci n’aspire à l’absolu. Et créer tout court, s’avance à nos yeux comme un formidable « médium » pour percevoir, faire surgir, saisir ce qui nous connecte, nous enracine, nous lient dans notre esprit et notre chair à d’autres personnes, à des lieux ou encore à une mémoire collective. Boris Pierre
Réflexivité(s) : du 16 juin au 30 juillet 2023 à Lourmarin Un lieu de culture, un rassemblement joyeux, un espace d'hospitalité
DOLORÈS MARAT, née en 1944 à Paris, est une photographe autodidacte et précoce, aujourd’hui exposée à l’international. La photographie a toujours suivi le mouvement de sa propre vie, parfois turbulente, d’où les fameux flous qu’on associe à sa signature visuelle. Elle n’est pas du genre à attendre une heure après une lumière ou que quelqu’un passe dans une rue repérée à l’avance. A la place, elle mène sa vie, prend le métro, fait ses courses… avec son Leica toujours à portée de main. Son geste est instinctif. Dolorès marche à l’émotion et a besoin qu’une chose la touche en son for intérieur pour appuyer sur le déclencheur. Le paradoxe est que de scènes de son quotidien, elle tire des visions incroyables, poétiques et oniriques. Comme les clichés qu’elle capture aujourd’hui depuis le toit terrasse fleuri de son appartement avec vue sur le palais des papes et qui nous font pourtant voyager : en nous-mêmes, dans des contrées imaginaires… L’INSTANT PASSÉ «  Cette émotion que j’ai ressentie, quand les gens la ressentent à leur tour, c’est ce qui est merveilleux. » Dolorès invite à se saisir d’images qui ont surgi dans sa vie, ne serait-ce qu’une fraction de seconde, et qui l’ont troublée comme la lune devenue rouge le temps d’une nuit, ou l’ombre d’un passant… Des instants furtifs, instables, d’une beauté qui émane parfois de la noirceur mais qui ne s’y complaît pas. Line Papin, née en 1995 à Hanoï, est l’autrice de plusieurs romans (Une vie possible, L’Éveil…) ancrés dans des vécus personnels comme l’expérience de la maternité, du désir ou encore de la maladie. Elle a posé des mots sur les clichés de Dolorès Marat, d’une empathie puissante qui nous projète dans l’image et ses indicibles profondeurs pour en restituer toute la magie.
ALAIN KELER est un photographe et photojournaliste français, né en 1945 à Clermont-Ferrand où ses parents se sont réfugiés pendant la Seconde Guerre mondiale. Il saisit des images d’une humanité poétique, notamment depuis les marges, couvrant notamment la condition des Roms à travers l’Europe. C’est en côtoyant la rue qu’il prend le pouls du monde social, c’est la rue qui aiguise son oeil et sa conscience, et c’est donc de la rue qu’il tire l’essentiel de ses sujets. Alain affectionne les foules, les transports publics, et il aime par-dessus tout les gens. Depuis plus de 20 ans il saisit les portraits de personnes à la rue, à hauteur d’homme, d’égal à égal. Ces images sont présentées pour la première fois au public. En 2022 il reçoit le prestigieux Visa d’or pour l’ensemble de sa carrière. ISABELLE LIV, ardéchoise par adoption, a longtemps vécu à Paris et eu plusieurs métiers avant de se lancer comme photographe professionnelle en 2018. Avec un goût prononcé pour le noir&blanc, elle transcende visages, paysages et éléments du quotidien en visions poétiques et mystiques. Son installation dans les Cévennes il y a quelques années marque pour elle un changement de vie radical dans l’optique de surpasser une épreuve personnelle et familiale, en partie liée à l’histoire de son père qui a affronté l’expérience de la rue. Autodidacte, la photographie est entrée dans son existence de façon très spontanée à ce moment là, comme moyen de faire interagir son intériorité avec un environnement source d’émerveillement et de résilience. Tout naturellement, son geste inaugural a alors été de tourner son objectif vers le ciel, une échappée vers les altitudes, vers la lumière. Pour Isabelle, l’objectif ne fait pas écran entre elle et le monde mais permet au contraire de l’apprivoiser et sert de prétexte à d’infinies promenades. LES VIES AU-DEHORS Alain et Isabelle sont amis, ils partagent une sensibilité commune et une même humanité. Ils proposent une exposition à deux, qui ouvre un dialogue entre leurs travaux a priori éloignés. D’un côté, le récit personnel d’Isabelle qui s’abstrait dans la contemplation de ciels et qui n’est pas dénué lui-même de tensions collectives. De l’autre, le regard d’Alain qui nous fait nous saisir de la question humaine et sociale des sans-abris, qu’il adresse à chacun individuellement. Et finalement, un écho se crée, ne serait-ce que par le mouvement, des allers-retours qui nous font regarder de la rue, du bas, vers le haut. Le ciel, c’est aussi l’ouvert, le mouvement, l’espace, la liberté… Sébastien Minaux est né en 1975 en Picardie. Comme Isabelle, il tire de l’observation de la nature sa plus grande source d’inspiration et c’est donc avec beaucoup d’empathie pour sa démarche qu’il a écrit sur sa série des Nourritures célestes. Pour faire résonner les clichés d’Alain dans toute leur portée politique, Réflexivité(s) organise leur voisinage avec des extraits de la tribune Détruire la misère (9 juillet 1849) prononcée par Victor Hugo à l’Assemblée lorsqu’il voulait dénoncer l’inaction du pouvoir en place face à l’extrême pauvreté. Un moyen d’en faire un enjeu non pas intemporel mais de tous les temps, qui doit mobiliser chaque génération…
Alain Keler & Isabelle Liv
HANS SILVESTER, né en 1938 à Lörrach en Allemagne, est un photographe et photoreporter indépendant. Éternel globetrotteur, il a parcouru le monde pour le magazine Géo et réalisé de grands reportages au Japon, en Éthiopie, en Inde… Il est mondialement reconnu pour avoir rendu visibles les peuples de l’Omo et leur culture, auprès desquels il a séjourné à plusieurs reprises au sud de l’Éthiopie. Ses images saisissantes de vérité résident dans sa curiosité et sa capacité d’immersion dans les sujets qui le passionnent. Il sait s’intégrer et se faire accepter dans des mondes très différents. Les années 80 marquent son engagement écologiste : il se met à sillonner les parcs naturels d’Europe pour en établir un répertoire visuel, dénonce les ravages de la déforestation, réalise un long reportage sur la rivière Calavon en Provence… En 2022 lui est décerné le Grand prix de la photographie de l’association Planète Albert Kahn pour sa délicatesse à raconter l’humanité. JOUER À L’OMBRE DES ARBRES Avoir traversé le monde n’a jamais empêché Hans Silvester de s’étonner de son environnement immédiat, telle la Provence où il vit depuis 1962. Il s’attache également avec tendresse aux traditions et coutumes les plus populaires comme les cerfs-volants, les épouvantails… Tout juste après son arrivée dans le Sud, le photographe commence à aller de village en village, Roussillon, Gordes, Lourmarin… pour observer les parties de pétanques qui se jouent sur les places publiques. Ses clichés témoignent d’une tradition qui perdure aujourd’hui mais dont la ferveur s’est un peu tarie avec le temps. Durant les 3 jours d’ouverture de Réflexivité(s), c’est toute l’ambiance d’époque qui sera reconstituée à l’occasion d’un concours de pétanque. Yvan Audouard est né à Saïgon en 1914, il a passé une grande partie de son enfance entre Arles et Nîmes et est lui aussi un amoureux de la Provence. Plume caméléon, il a officié comme écrivain, humoriste, dialoguiste pour le cinéma et journaliste pour Le Canard enchainé après avoir débuté sa carrière si on peut dire dans les lettres comme marchand de tabac et journaux. Quand paraît la première édition du livre Pétanque et jeu provençal avec les photographies de Hans Silvester en 1977, il signe le texte qui les accompagne.
Hans Silvester
ESTELLE LAGARDE, née en 1973 à Châtenay-Malabry, vit et travaille à Paris. Durant ses études d’architecture, elle fait la rencontre d’un homme artiste-peintre et surtout photographe qui lui enseigne les bases de son médium. La mort de son mentor provoque chez elle un réflexe contre la détresse qui la conduit à réinvestir de façon obsessionnelle des bâtiments voués à la démolition par le biais de son objectif.Dans le travail d’Estelle, ce qu’on appelle «  l’âme des lieux » prend un sens littéral. Elle est une visionnaire hors-pair pour sonder et faire ressurgir les histoires oubliées d’anciennes friches, prisons… En réalité, ses clichés explorent aussi bien la notion d’espace que de temps et le sentiment de fugacité, d’impermanence qu’elle lui rattache. Ça l’a conduite à tenir un livre imagé autour de sa rencontre avec Hélène, abordée en 2004 dans le métro parisien puis devenue sa modèle et amie. Hélène a été abattue dans l’attentat du Bataclan en 2015, donnant un tout autre sens aux clichés précieusement conservés d’elle. HÉLÈNE « Ces photographies, et en particulier les portraits noir et blanc réalisés en 2004, n'étaient pas destinés, a priori, à être partagés puisque je ne travaillais pas spécialement sur le thème du portrait. Cette série d'images que j'ai rassemblées dans le livre Hélène, en racontant l'histoire d'une rencontre liée à la photographie, et en mettant en évidence le rôle quasi "prémonitoire" joué par la photographie, est tout-à-fait lié à la cause de la mort prématurée et d'une violence inouïe d'Hélène. Il y a, avec le partage de ces images, une volonté de faire entrer Hélène, et à travers elle, les autres victimes des attentats, dans une mémoire collective. » Brigitte Patient, journaliste radio qui a longtemps produit et animé l’émission Regardez Voir sur France Inter, est connue pour donner une voix aux photographies qui, justement, n’en ont pas directement. C’est à elle qu’Estelle Lagarde a confié l’écriture de la préface de son livre Hélène, sorti en 2022 et dont les mots accompagneront son exposition. Hélène est paru aux éditions Arnaud Bizalion en 2022.
Estelle Lagarde
BETTINA PITTALUGA, franco-uruguayenne de 33 ans, vit à Paris. Elle travaille à l’argentique et, le plus souvent, tire elle-même ses photos. Ses premiers clichés remontent à ses 14 ans quand elle prend sa famille et ses ami·es pour modèles. S’exercer sur ses proches l’a sans doute aidée à se soucier sincèrement de la personne derrière l’objectif, à tenir compte de sa personnalité et volonté. Après un double cursus de photoreporter et de sociologie, elle s’oriente vers la réalisation de portraits et clichés pour la presse, la mode et des projets artistiques personnels. A ses yeux, l’intime est plus que tout est lié au vrai, ce qui fait du portrait un exercice d’autodétermination et un agent révélateur puissant. Bettina appréhende chaque shooting comme une conversation menée dans la bienveillance, où elle fait en sorte que l’autre s’exprime. Artiste engagée, elle désire mettre en lumière des personnes encore trop souvent invisibilisé·es du monde social. intime « J’ai choisi pour titre « intime ». C’est très brut. Un condensé de mon approche instinctive. Il ne s’agit pas d’une série à proprement parler. J’avais envie de prendre en photo ces différentes personnes. Ce sont des images de mes archives, parfois extraites d’une commande pour la presse, ou d’un voyage avec une amie… Un lien se crée avec toutes celles et ceux que je photographie. » Les portraits de Bettina engagent nos regards vers l’altérité. Ils sont constitués de corps nus, immergés dans l’eau, dans des décors qui semblent en retrait du monde, des «  safe zones » qui permettent aux êtres de se libérer, d’être soi. Simon Johannin est un romancier et poète de la même génération que Bettina et qui a pu reconnaître au détour de quelques clichés des visages croisés, reconnus ou amis. Il a rédigé un texte inédit pour l’occasion. « Je ne connaissais pas son travail, mais ce que j'y ressens à propos d'amour, de filiation et de parentalité me touche et me soulage. Je pense qu'il y a une résonance avec mes livres en ce qu'il fait aussi sentir une vraie complexité, et la pluralité délicate de celles et ceux qui composent ce monde. »
Bettina Pittaluga
LAURENT WEYL, né à Strasbourg en 1971, axe son travail documentaire sur l’Asie, la géopolitique et des situations humaines difficiles telles que la misère urbaine des mégapoles. Depuis 2001, il est membre du collectif Argos. Ses investigations le poussent au plus près des personnes, des familles et de leurs parcours personnels, persuadé que les histoires particulières sont les plus à même de condenser et raconter la grande histoire. Récemment, Laurent a fait le voyage au Bangladesh pour suivre la situation de réfugié·es climatiques qu’il avait rencontré 17 ans plus tôt. De 2012 à 2016, il vit et travaille au Vietnam et documente ce qui deviendra President Hotel, le livre réalisé en commun avec Sabrina Rouillé. L’ouvrage tient son nom d’un imposant bâtiment construit par l’armée américaine dans les années 70 à Hô Chi Minh, véritable ville dans la ville, tombé en désuétude. Concerné par un projet de rénovation urbaine, il était devenu une question sensible. PRESIDENT HOTEL «  J’ai découvert cet immeuble dans les années 2000 alors que je me trouvais au Vietnam pour un sujet sur l’exode rural et la pauvreté urbaine. Le bâtiment était incroyable. J’ai tout de suite pensé qu’il fallait que je revienne plus tard pour le photographier. En 2012, je me suis mis à sa recherche. J’ai eu du mal à retrouver l’adresse car Saigon est une ville gigantesque et personne ne s’était encore intéressé à ce lieu. A travers les longs couloirs, une vie s’est créée. Beaucoup de personnes vivent la porte ouverte. Ce qui me plaît avec le President Hotel, c’est qu’on y retrouve beaucoup des coutumes et modes de vie des campagnes et, d’une certaine manière, toute l’histoire du Vietnam contemporain depuis la guerre. » Sabrina Rouillé a vécu de 2010 à 2018 au Vietnam où elle travaillait en tant que journaliste indépendante. Elle a écrit les textes du livre President Hotel, fruit de ses rencontres avec différentes personnes qui vivaient dans l’immeuble avant qu’elles ne soient relogées ailleurs et l’immeuble détruit. Sabrina constate qu’à l’étranger on s’intéresse finalement peu au Vietnam et sa population. Pour elle, c’était l’occasion de parler de cette culture qu’est la culture vietnamienne, de comment on y vit… President Hotel est paru aux éditions sun/sun en 2016.
Laurent Weyl
LOUIS WITTER a eu son premier appareil à 10 ans comme remède à l’ennui. Son père était militaire, ce qui contraint la famille à déménager souvent. Dès lors, difficile pour lui de se faire des amis. Photoreporter, depuis 2015 il couvre des manifestations politiques, initialement celles du GUD qu’il a pu suivre grâce à des contacts au sein des réseaux d’extrême-droite, et celles du mariage pour tous. Il a aussi travaillé comme correspondant au Maroc, puis sur le Kurdistan, la ZAD de Sivens et les FARC pour différents médias (Libération, The Times, L'Obs, Le Huffington Post, Vice France…) En avril 2019, il est arrêté aux Comores avec un collègue journaliste et libéré après la mobilisation de Reporters sans frontières. L’exil, ses causes et conséquences sont un sujet qui le porte particulièrement. Sa propre famille a une histoire forte liée à l’exode. CALAIS LONDON CALLING Louis se rend régulièrement à Calais depuis 2016 pour documenter la vie quotidienne des exilés et les difficultés qu’ils rencontrent. « L’accès à la nourriture et à l’eau sont une lutte de tous les instants. » Malgré une fabrique de l’indifférence alimentée par les discours des politiciens, sur place il rend aussi compte des liens qui se tissent : réseaux associatifs et solidaires, amitiés… C’est un travail qui s’étale sur plusieurs années et dont il retient «  le côté routinier de la frontière, avec une violence quotidienne qui ne fait qu’empirer. » Halina Cumft-Niementowska Pobog est l’arrière-grand mère de Louis Witter. D’origine polonaise, née en 1919, elle a dû fuir son pays natal en 1942. Lors de son exil de la Pologne vers la Russie puis l’Iran, elle a écrit des poèmes longtemps gardés dans un coffre secret par la grand-mère du photographe, troublants de résonance avec le travail documentaire de celui-ci. Ce sont certains de ces poèmes qui feront échos aux photographies de Louis.
Louis Witter
FÁBIO BOUCINHA, tout juste 22 ans, a grandi au nord du Portugal avant d’emménager avec sa famille en région parisienne. Dans son premier métier, l’informatique, il s’aperçoit vite qu’il lui manque l’étincelle. En 2020, il décide de suivre son rêve de devenir photographe et s’installe à Toulouse où il intègre une école spécialisée. Il met alors tout en oeuvre pour atteindre son objectif et mène de fronts plusieurs petits jobs. Embauché à la galerie Le Château d’eau, chaque jour il va jusqu’à se rendre une heure en avance au travail pour consulter les livres de grand·es photographes. Fabio n’a encore jamais montré son travail, exposer à Réflexivité(s) sera une première. Il présente une sélection tirée de son projet au long cours Enfants de nos quartiers. Y sont donnés à voir des instantanés de vie dans les quartiers périurbains de Toulouse qualifiés de « sensibles » sous jour qui ne colle pas aux clichés. Fábio en partage les bons et mauvais moments et s’accroche avec optimisme aux premiers. ENFANTS DE NOS QUARTIERS « J’avais depuis longtemps envie de faire ce sujet mais sans aucun contact sur place pour démarrer. J’arrive seul avec mon appareil photo en main. Au début c’était compliqué car parmi les habitants de ces quartiers il y a une grande méfiance envers les médias qui sont pour eux ceux qui les dénigrent et contribuent à renforcer les disparités déjà ancrées. » Fábio passe des journées entières avec les jeunes des quartiers de la Reynerie et du Mirail, parfois même sans son appareil. Ce qui compte c’est le moment vécu. Toutes les images sont prises sur le vif, traduisant aussi un sentiment d’impatience et d’urgence omniprésent parmi les protagonistes sans cesse sommé·es de remettre leurs rêves à plus tard. Luna Moriceau est la petite amie de Fábio, elle a vu naître la série Enfants de nos quartiers. Accompagnant régulièrement les projets de Fábio par des textes, elle a cette fois-ci voulu « raconter l’histoire de ces jeunes, celle qui donnera envie au public de passer du temps devant les photos et de comprendre les sentiments et fragments de vie exposés ».
Fabio Boucinha
LAËTITIA VANÇON, est née en 1979. Elle travaille comme photographe indépendante basée à Munich. Ancienne ingénieure chimiste, elle a abandonné une vie confortable pour se lancer dans cette aventure qui s’affirmera comme vocation. Elle est aujourd’hui publiée par de nombreux titres (New York Times, GEO magazine, National Geographic, Vanity Fair…) Son style mêle approche poétique et journalistique. Quand elle couvre un sujet, sa démarche consiste à se rapprocher de personnes et à se saisir d’éléments évocateurs, visuellement forts pour raconter une histoire. Pour elle, l’image est un moyen de nous sensibiliser, y compris à ce qui ne nous touche pas directement, tout en donnant de l’espace à chacun pour l’intégrer à son propre récit. Elle fait de la photographie un outil crucial pour interroger l’être humain, ainsi que pour définir son identité et sa place dans le monde. AT THE END OF THE DAY Les Hébrides extérieures sont un chapelet d'îles situé à l’extrémité nord de l’Écosse. Pendant plus de deux ans, Laëtitia les a parcourues avec son appareil pour aller à la rencontre de la jeune génération qui y vit. Entre paysages splendides, manque d’horizons et sentiments de dépossession de leur île prise d’assaut par les agences de tourisme, Laëtitia observe avec une grande douceur le lien qui unit les habitant·es à leur territoire. Kevin MacNeil est un écrivain, natif de l’île de Lewis mais qui a émigré en Ecosse. À la lecture de son roman The Stornoway Way, qui évoque une terre de désolation, Laëtitia décide d’aller voir de ses yeux et dans son objectif la réalité sur place. Son texte poignant, écrit comme un mini-roman, évoque ce qui l’a séparé de son île et comment une étrangère, photographe, a réussi à le faire renouer avec son histoire d’amour pour son île natale.
Laëtitia Vançon
D’origine franco-thaïlandaise née en 1991, ALINE DESCHAMPS vit actuellement à Beyrouth. Passionnée de photographie depuis toujours, en 2009 elle devient ambassadrice pour l’UNICEF alors qu’elle est encore au lycée et monte dans ce cadre sa première exposition, Regards sur l’Enfance. Aline explore la question de l’identité à travers le genre, la migration et l’héritage culturel. Elle cherche à produire des témoignages sociaux et à remettre en question la représentation dominante de ses sujets. Dans le processus de création de ses récits visuels, il lui arrive de recourir à des technologies numériques créatives comme la réalité augmentée. Aline a toujours su faire de sa jeunesse une arme : pour observer le monde et ses désordres, avoir l’énergie de dénoncer et proposer une vision alternative, ou encore se faire accepter et enquêter auprès de communautés sensibles, qui vivent en partie dans la clandestinité. A LIFE AFTER KAFALA Du Liban à la Sierra Leone, Aline s’est rapprochée d’un groupe de femmes d’origines africaines et asiatiques, anciennes travailleuses domestiques. Toutes ont en commun l’expérience de la kafala, système d’esclavage moderne. La photographe combine ambitions sociales et artistiques. Elle cherche à témoigner du parcours et de la réinsertion difficiles de ces femmes qui sont stigmatisées partout, mais ceci en produisant des portraits intimes inattendus, qui irradient de force et de beauté et au travers desquels ces femmes réaffirment la dignité que le regard des autres leur refuse. La photographe a rencontré lisa luxx à Beyrouth où elle vit une partie de l’année. Écrivaine, essayiste et activiste féministe d’origine syrienne et anglaise, lisa luxx connaît la kafala et avait donc la sensibilité idéale pour accompagner par ses mots le travail d’Aline.
Aline Deschamps
ALEX KEMMAN, né en 1988, est néerlandais, il vit à Istanbul. Il a travaillé en Amérique Latine, en Europe et au Moyen-Orient. Anthropologue et criminologue de formation, il s'attache à révéler les processus invisibles et sous-jacents du pouvoir. Ses projets à long terme portent sur les questions de développement, la politique de l'eau, les droits de l'homme et l’écologie. Désireux de rendre sensibles des phénomènes complexes qui peuvent nous sembler abstraits, il a compris que son appareil photo pouvait être un atout à sa recherche. Récemment, il a lancé le projet Green Veins qui identifie et étudie les écocorridors à travers l'Europe. Il prévoit de travailler de plus en plus sur ce sujet dans les années à venir car, avec l'intensification de la crise climatique, la mobilité des animaux et des espèces végétales devient un phénomène de plus en plus urgent. ONLY THE BIRDS STILL CROSS Alex nous conduit jusqu’à la Strandzha au coeur de l’un des derniers territoires sauvages d’Europe, à la frontière entre la Turquie et la Bulgarie, aux portes de l’Union Européenne. Endroit fascinant, ce pont écologique crucial se trouve aujourd’hui perturbé par l’édification de plus de 2000 km de barrières. En suivant sa méthode de criminologie verte, Alex piste l'effet des frontières et des mesures de sécurité sur la flore et de la faune et sonne l’alerte : « Les clôtures n’arrêtent pas les humains, mais elles arrêtent les animaux ». Un itinéraire photographique entre découverte d’un territoire grandiose et sentiment trompeur de nature préservée qui nous apprend à voir plus loin que nos évidences perceptives.
Alex Kemman
dossier-presse-manifestation-photographique-reflexivites-2023 : présentation des 12 expositions : dolores marat, alain keler et isabelle liv, hans silvester, estelle lagarde, bettina pittaluga, laurent weyl, louis witter, fabio boucinha, laetitia vançon, aline deschamps, alex kemman,
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dossier-presse-manifestation-photographique-reflexivites-2023 : présentation des 12 expositions : dolores marat, alain keler et isabelle liv, hans silvester, estelle lagarde, bettina pittaluga, laurent weyl, louis witter, fabio boucinha, laetitia vançon, aline deschamps, alex kemman, nos partenaires :la fruitière numérique, commune de lourmarin, initial labo, credit agricole, kulte, gmgp, domaine de fontenille, rsf, like, la rumeur des crètes, carrosserie le fiacre Dès le début, nous travaillons dans une démarche et un esprit collectif, avec l’idée de réunir une grande famille autour d’une passion commune. Que ce soit par la photographie, la poésie ou encore le documentaire et le journalisme, nous construisons un projet à impact social bénéfique. Penser Réflexivité(s) comme un confluent, c’est souligner sa dimension de rencontres, de liens et de collaborations. Cela renvoie à la pluralité des acteur·ices, artistes et champs artistiques mobilisé·es, ce qui inclut aussi nos partenaires avec qui se nouent des relations privilégiées. Réflexivité(s) est encore une jeune manifestation, certes forte d’une première édition très réussie et d’un réseau qui grandit dans et par delà le monde de la photographie – pour preuve, l’édition augmentée 2023 qui se prépare. Qu’il s’agisse d’expositions, de livres, de projections, de spectacles où de conférences : nos actions ne peuvent exister que grâce aux soutiens qu’elles reçoivent, et en premier lieu par la participation du public. Nous prospectons de nouvelles opportunités de partenariats afin de renforcer notre visibilité, d’assurer la pérennité de la manifestation et surtout, de rémunérer dignement les artistes. DEVENIR PARTENAIRE, C’EST CONSTRUIRE UNE HISTOIRE ENSEMBLE. Réflexivité(s) s’inscrit dans un cycle de partage de valeurs, de convergence de visions avec des mécènes, fondations, entreprises, institutions et structures qui ont envie de s’impliquer dans un projet culturel à vocation humaine. Depuis 2022 nous avons le plaisir de sceller des partenariats collaboratifs, avec la commune de Lourmarin, la Fruitière numérique, Initial Labo et plus récemment avec la Fondation Crédit Agricole, la commune de Vaugines ou encore Reporters sans frontières. Nous en espérons d’autres, toujours plus créatifs et pérennes. A tou·tes celles et ceux qui croient, comme nous, que l'art contribue à nous rassembler, à nous émouvoir, à nous questionner, à éveiller nos consciences, en bref, à rendre ce monde meilleur : Rejoignez l’aventure Réflexivité(s) !
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Portrait

Boris Pierre

Boris Pierre

Le mot du fondateur

Réflexivité(s) est née d’une étincelle, d’un élan sensible; c’est avant tout l’histoire d’une passion pour la photographie, d’une rencontre.

Au travers et au delà de cette manifestation, nous voulons rendre en premier lieu un hommage appuyé à ce magnifique vecteur d’émotions.

Nous sommes persuadés que l’art contribue à nous rassembler, à nous émouvoir, à nous questionner, à éveiller nos consciences, en bref, à rendre ce monde meilleur.

Réflexivité(s), au-delà de sa nature artistique, nous ouvre une dimension politique, anthropologique, sociologique, une autre vision du monde : le monde tel qu’il est ou le monde tel que nous aimerions qu’il soit. C’est tout l’enjeu du regard et de sa capacité à nous mettre en mouvement pour progresser dans nos champs perceptifs.

Réflexivité(s) est un espace de liberté d’expression(s).

Aussi, il nous a semblé opportun de lier écriture et photographie en invitant des autrices et auteurs à entrer en dialogue.
De ces conversations magiques entre les images et les mots citons cet échange entre le romancier et poète Simon Johannin et Céline Croze : « Voici donc mes mots, que j’ai tenté de laisser infuser dans tes images ».

Nous souhaitons que cette première édition de Réflexivité(s) soit une surprise, celle du véritable cheminement dans ce réel sur lequel nous avons prise.

Réflexivité(s), manifestation photographique et anthropologique, fenêtre ouverte sur le monde et ses contradictions, est née…

Il ne nous reste plus qu’à suivre le chemin suggéré par les artistes.

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Presse

On parle de nous…

On parle de nous…

FishEye Magazine - Juillet Août 2022
Artension Magazine - Juillet Août 2022
Réponses Photo Magazine - Juillet 2022
Réponses Photo Magazine - Juillet 2022
Polka Magazine - Été 2022
Cosmo Magazine - Juillet 2022
La Provence - Juillet 2022
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Interview

Initial Labo – Denise Zanet

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Interview

Adrienne Surprenant

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Interview

Celine Croze

Celine Croze

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Partenaire

Initial Labo – Denise Zanet

Initial Labo – Denise Zanet

“Collaborer c’est faire un bout de chemin ensemble. Cela n’est possible que si tous les ingrédients sont réunis. Dès la première rencontre avec Boris Pierre, nos idées sur la photographie et les photographes se rejoignent, nous voici embarqués sur la première édition de Réflexivité(s).

Assister à la naissance de cette manifestation est un privilège, la rigueur et la qualité dans le choix de chaque détail, du typogramme inédit de la signature, à l’édition du livre produit par  Les Éditions de Juillet  et, bien évidemment, la sélection des photographes et écrivains, qui agissent comme vecteurs de cette  Réflexivité  auprès du public, tout démontre le caractère siamois de nos respectives missions.

Celle que nos tireurs, Yonnel Leblanc, Aurélie Guillou et Flávia Peluzzo perpétuent lorsqu’ils dialoguent avec les photographes au sujet de l’impression de leurs images sur le support, l’impression photographique comme vecteur d’émotions, de rencontres et de transmissions. 

Lorsqu’une cause noble, telle que la liberté d’expression photographique, réunit des énergies créatrices, partager prend tout son sens.

Avec Denise Zanet et son équipe, nous sommes fiers de révéler les écritures photographiques avec la même exigence que leurs autrices et auteurs, quelle que soit la diversité de celles-ci.”

INITIAL LABO et RÉFLEXIVITÉ(S) se rejoignent comme un point de confluence, une évidence.